La mission de l’Eglise

‘Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples, baptisez-les pour le nom du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint
Et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé.
Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.’ – Mat 28. 19-20

Nous avons à cœur d’être une église missionnelle, répondant à l’ordre missionnaire à délivrer auprès des disciples par Jésus, le ressuscité. La vocation des disciples dans le monde se laisse bien résumer en quatre mandats.

Jésus a envoyé ses disciples pour être un peuple témoin, dans la lignée de l’Israël de Dieu (Luc 21.13, 24.28, Actes 1.8). Être des témoins de Jésus ne concerne pas seulement la communication de son Évangile. Il se déploie en plusieurs 4 mandats:

  1. Le mandat d’être des disciples, c’est-à-dire suivre Jésus au jour le jour, mettant en pratique son enseignement dans tous les domaines de la vie humaine. « Que tout ce que nous faisons, en parole ou en œuvre, soit pour la gloire de Dieu » (Col 3.17). Cela revient à renouveler le mandat créationnel – être et agir comme des hommes et des femmes créés à l’image de Dieu ‐ physique et culturel, au sein de la création, dans la perspective du Sermon sur la montagne (Mt 5‐7). C’est le témoignage de notre mode de vie. Être chrétien là où on est, tout le temps.
  2. Le mandat d’être l’Église, c’est‐à‐dire de former une communauté de rachetés, où l’on dépasse les clivages culturels, ethniques et sociaux, par une unité dans la diversité. Cela implique d’être pleinement une communauté fraternelle, signe auprès de nos contemporains de ce que Jésus est vraiment le Fils de Dieu, « afin que le monde croie » (Jean 13.34 17.18‐21). C’est le témoignage communautaire. (Efe 4.1-7)
  3. Le mandat de servir la société. Lorsque Jésus prend l’exemple du Samaritain d’une parabole, il dit au pharisien, « Va et, toi aussi, fais de même » (Luc 10.29). Nous avons vocation à contribuer au développement de la ville par la justice, la paix et la réconciliation. C’est le témoignage de nos actes. Une église répondant aux besoins de ses contemporains
  4. Le mandat d’évangéliser. Communiquer et enseigner l’Évangile à ceux qui ne le connaissent pas encore, afin qu’ils puissent mettre leur foi en Christ, en lien avec l’Église (Matthieu 28.19). Et aussi défendre l’Évangile auprès de ses détracteurs. C’est le témoignage de nos paroles.

Tous les mandats se tiennent et se renforcent mutuellement. La mission est intégrale, c’est a dire qu’il y a un lien intrinsèque entre vivre l’Évangile au quotidien, être un signe de l’Évangile en tant que communauté de croyants (Église), annoncer l’Évangile par nos paroles et nos réponses aux questions de nos contemporains, et manifester l’Évangile par nos actes de service, de justice et d’amour du prochain dans la société.

En tant que disciples du Christ et en tant qu’Église, nous sommes concernés par tous ces mandats. C’est là notre vocation générale. Mais dans tous les domaines, il y a toutes sortes de vocations spécifiques, car chacun y est impliqué suivant son temps et ses capacités, ses talents, ses moyens et son état de vie.

L’idée traditionnelle selon laquelle il faudrait traverser des frontières pour accomplir une mission est donc à relativiser. La mission commence là où le Seigneur a placé chacun, chaque jour à nouveau.

Enfin, le cœur de la mission intégrale est l’Évangile du salut. Chaque mandat est la conséquence du fait que « Dieu a envoyé son Fils unique afin que quiconque met sa foi en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle » (Jean 3.16).

Que Dieu nous aide à être des témoins de cet amour.

Pasteur Toky RAKOTO ANDRIANAVONY

“ Cherchez d’abord le règne de Dieu et Dieu vous accordera aussi le reste. N’aie pas peur, petit troupeau ! Car il a plu à votre Père de vous donner le royaume . Vendez vos biens et donnez l’argent aux pauvres. Munissez-vous de bourses qui ne s’usent pas, amassez-vous des richesses dans les cieux , où elles ne disparaîtront jamais : les voleurs ne peuvent pas les y atteindre ni les mites les détruire. Car votre cœur sera toujours là où est votre trésor.” Luc 12:31-34

Tout de suite après avoir raconté la parabole du riche fou (cf Luc 12.13-21), Jésus rassure ses disciples avec ces paroles. L’incertitude et l’insécurité des choses matérielles font du matérialisme la mère de l’anxiété. C’est pourquoi le discours du Christ sur les trésors terrestres et célestes est immédiatement suivi de ses exhortations à ne pas s’inquiéter des choses matérielles (v. 22-31). 

La personne dont les principaux investissements sont en bourse verra ses espoirs augmenter et diminuer en fonction du cours des actions. Celle dont les richesses sont dans les banques sera détruit lorsque les banques feront faillite, tout comme l’agriculteur dont le plus grand atout est ses récoltes lorsque celles-ci seront mauvaises. En revanche, l’homme dont l’espoir est en Dieu ne sera dévasté que si Dieu fait défaut, ce qui est impossible. 
Fixer notre cœur sur les richesses terrestres, c’est non seulement priver Dieu de la gloire, les indigents de soutien et nous-mêmes de la récompense, mais aussi nous conduire à une insécurité perpétuelle … Plus nous avons, plus nous avons à nous inquiéter.

Ce passage contient l’un des versets les plus souvent cités à propos de l’argent (v. 34), et ce pour une bonne raison : il nous enseigne que ce qui est important c’est l’indication des préférences de notre cœur.  Les paroles du Christ étaient directes : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ». Ce que nous faisons de nos biens est un témoin fiable de ce qui se passe dans notre cœur. En d’autres termes, Jésus disait : “ Montre-moi ton chéquier, ton relevé de carte bancaire et tes reçus de dépenses, et je te dirai où est ton cœur.” Notre usage de “l’outil-argent” ne trompe pas, c’est une déclaration audacieuse à Dieu de ce qui compte vraiment pour nous.

Plus encore, selon Jésus “là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur”. La localisation de nos biens est donc un facteur déterminant de l’endroit où se trouve notre cœur. Il s’agit là d’une perspective étonnante. Si je veux que mon cœur soit à un endroit particulier et pas à un autre, alors je dois mettre mon argent à cet endroit et pas à l’autre. La destination de nos dons y conduit notre coeur.

Ce principe s’applique aussi à d’autres domaines que l’argent. Ce que nous faisons de notre temps, de notre énergie et de nos affections; révèlent également l’orientation intérieure et la résidence de notre cœur. Si nous investissons en nous-mêmes, nous ne nous occuperons que de nous-mêmes ; en revanche, si nous investissons dans l’œuvre de Dieu, nous commencerons à nous préoccuper des choses dont il se soucie. 

Que le Seigneur dirige nos cœurs pour qu’ils s’alignent sur le sien. Pasteur Toky RAKOTO ANDRIANAVONY

Retour en haut