Premièrement, nous récoltons ce que nous avons semé. Celui qui sème avec parcimonie récolte avec parcimonie, et celui qui sème avec générosité récolte avec générosité (v. 6). « Semer » est une image du don. Que pouvons-nous donc espérer récolter ? Ici, Paul ne dit pas que plus nous donnons, plus nous recevrons. Chacun doit donner « ce qu’il a décidé dans son cœur », ni à contrecœur, ni sous la contrainte, mais plutôt sans rechigner, parce que « Dieu aime celui qui donne avec joie » (v. 7). Nous apprenons la réalité d’une conviction bien établie quant à la quantité à donner, d’une décision prise après mûre réflexion, et toujours dans la joie et l’allégresse. Dans 1 Co 16.1-3, Paul exhorte les Corinthiens à donner systématiquement. Chacun devrait, disait-il, mettre de côté une somme d’argent correspondant à ses revenus « le premier jour de la semaine ». Notre possibilité d’effectuer un virement bancaire pour nos dons à l’Église, s’inscrirait parfaitement dans cette optique, et faciliterait le témoignage de la primauté de Dieu dans notre cœur. Il ne s’agit pas de donner sur un coup de tête. Il vaut mieux prendre le temps et la réflexion afin que le don de soi reflète notre foi et l’allégeance de notre cœur.
Si nous donnons dans cet esprit, que se passera-t-il ? Quelle récolte pouvons-nous espérer ? La réponse est double : (1) « Dieu peut faire abonder en vous toute grâce », de sorte que « en toutes choses » (pas nécessairement matérielles) vous ayez tout ce dont vous avez besoin. (2) Vous « abonderez en toute bonne œuvre », parce que vos occasions de servir se multiplieront (v. 8). Comme le dit le psalmiste, la conséquence de donner aux pauvres est d’avoir une justice qui dure à jamais (Ps 112.9).
Deuxièmement, ce que nous récoltons a une double finalité. Le Dieu de la moisson se préoccupe non seulement de nos besoins aujourd’hui, mais aussi de prendre des dispositions pour l’avenir. Il fournit donc à la fois du « pain pour la nourriture » (consommation immédiate) et de la « semence pour le semeur » (à planter lors de la prochaine saison). De la même manière, Dieu « fournira et augmentera votre réserve de semence et il accroîtra la récolte de votre justice » (v. 10). Ces versets sont à l’origine du concept de « l’argent de la semence » qui consiste à attendre de Dieu qu’il multiplie le don d’un donateur. Paul n’enseigne pas un « Évangile de la prospérité », comme certains l’ont prétendu. Il est vrai qu’il promet que « vous serez enrichis à tous égards », mais il ajoute aussitôt que c’est « pour que vous puissiez être généreux en toute occasion » (v. 11a) et augmenter ainsi vos dons. La richesse est en vue de la générosité.
En lisant Dt 24.10-22. On note le « coût » de la compassion et de la générosité. Par exemple, pour le propriétaire d’un champ, l’Écriture ordonne de ne pas récolter jusqu’aux bords. L’idée était d’aider les autres à survivre plutôt que de maximiser le profit. En faisant confiance à sa provision pour nous, Dieu nous donne le privilège de faire partie de sa rédemption, de sa restauration, de sa guérison et de son aide. Nous mettons donc simplement à disposition ce que nous avons : de l’argent, notre temps, une faveur, une conversation, une relation, une prière, un cadeau important, une hospitalité ou une boisson fraîche. Le culte de dimanche est une opportunité pour semer avec joie pour le règne de Dieu.
Pasteur Toky RAKOTO ANDRIANAVONY
“ Cherchez d’abord le règne de Dieu et Dieu vous accordera aussi le reste. N’aie pas peur, petit troupeau ! Car il a plu à votre Père de vous donner le royaume . Vendez vos biens et donnez l’argent aux pauvres. Munissez-vous de bourses qui ne s’usent pas, amassez-vous des richesses dans les cieux , où elles ne disparaîtront jamais : les voleurs ne peuvent pas les y atteindre ni les mites les détruire. Car votre cœur sera toujours là où est votre trésor.” Luc 12:31-34
Tout de suite après avoir raconté la parabole du riche fou (cf Luc 12.13-21), Jésus rassure ses disciples avec ces paroles. L’incertitude et l’insécurité des choses matérielles font du matérialisme la mère de l’anxiété. C’est pourquoi le discours du Christ sur les trésors terrestres et célestes est immédiatement suivi de ses exhortations à ne pas s’inquiéter des choses matérielles (v. 22-31).
La personne dont les principaux investissements sont en bourse verra ses espoirs augmenter et diminuer en fonction du cours des actions. Celle dont les richesses sont dans les banques sera détruit lorsque les banques feront faillite, tout comme l’agriculteur dont le plus grand atout est ses récoltes lorsque celles-ci seront mauvaises. En revanche, l’homme dont l’espoir est en Dieu ne sera dévasté que si Dieu fait défaut, ce qui est impossible.
Fixer notre cœur sur les richesses terrestres, c’est non seulement priver Dieu de la gloire, les indigents de soutien et nous-mêmes de la récompense, mais aussi nous conduire à une insécurité perpétuelle … Plus nous avons, plus nous avons à nous inquiéter.
Ce passage contient l’un des versets les plus souvent cités à propos de l’argent (v. 34), et ce pour une bonne raison : il nous enseigne que ce qui est important c’est l’indication des préférences de notre cœur. Les paroles du Christ étaient directes : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ». Ce que nous faisons de nos biens est un témoin fiable de ce qui se passe dans notre cœur. En d’autres termes, Jésus disait : “ Montre-moi ton chéquier, ton relevé de carte bancaire et tes reçus de dépenses, et je te dirai où est ton cœur.” Notre usage de “l’outil-argent” ne trompe pas, c’est une déclaration audacieuse à Dieu de ce qui compte vraiment pour nous.
Plus encore, selon Jésus “là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur”. La localisation de nos biens est donc un facteur déterminant de l’endroit où se trouve notre cœur. Il s’agit là d’une perspective étonnante. Si je veux que mon cœur soit à un endroit particulier et pas à un autre, alors je dois mettre mon argent à cet endroit et pas à l’autre. La destination de nos dons y conduit notre coeur.
Ce principe s’applique aussi à d’autres domaines que l’argent. Ce que nous faisons de notre temps, de notre énergie et de nos affections; révèlent également l’orientation intérieure et la résidence de notre cœur. Si nous investissons en nous-mêmes, nous ne nous occuperons que de nous-mêmes ; en revanche, si nous investissons dans l’œuvre de Dieu, nous commencerons à nous préoccuper des choses dont il se soucie.
Que le Seigneur dirige nos cœurs pour qu’ils s’alignent sur le sien. Pasteur Toky RAKOTO ANDRIANAVONY